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 monstruosité ambulante.

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MessageSujet: monstruosité ambulante.   monstruosité ambulante. EmptyMer 25 Mai - 23:03

Tourner le dos à l'Institut fut l'une des décisions les plus simples que tu as prit tout au long de ta vie. Il t'a suffit de la mort de Tobias, du retour de Charlie. Aucun adieu, tu hais ça. Tu n'as jamais été habitué à en faire, toujours dans la fuite, dans la terreur, prendre un sac et partir sans jamais se retourner. Quelle destination, quel avenir, tu n'en sais rien, tu as juste voulu foutre un mur inébranlable entre toi et cette horreur qui fait rage au fond de ton estomac, qui te le retourne, pour laquelle tu griffes les murs lors de tes cauchemars. Seule, tu ne veux plus rien donner à personne, ni gratitude ni dette. Les mots s'écorchent au téléphone quand tu sais que tu n'as pas le choix, « Dad, can I come back home ? I need you. » Elle tremble, ta voix, elle murmure mais aucune barrière n'éclate. A lui seul tu veux devoir ton bonheur, à cet homme que tu découvres enfin après des années à croire aux monstres qui t'ont lâchement abandonné à l'orphelinat, à cause desquels tu t'es retrouvé chez ses fous qui préféraient enfermer une enfant dans une cave que de lui apprendre à vivre avec son don. Des échographies au fond de la valise, quelques vêtements, ton arme, tout le reste a été abandonné à l'Institut.

Les perles coulent à sa seule vue, quand il ouvre les bras pour t'accueillir. L'enfant qu'il n'a jamais connu est là, contre lui, à l'abreuver de ses larmes silencieuses pendant de longues minutes. Il referme ses bras sur toi, sans un mot, les doigts dévalent tes cheveux pour tenter de t'apaiser. « Dad, I'm pregnant. » C'est les seuls mots assez puissants pour se frayer un chemin dans la détresse qui te soulève le cœur. La cruelle vérité qui te bousille l'intérieur, qui crève ton âme à l'agonie. Les mains crispées sur ton crâne qui hurle d'angoisse et le père qui analyse les échographies étalées sur la table, ça fait maintenant quelques mois. Le ventre arrondi, et le sourire qui parfois refait surface. « They're gonna be okay sweetheart. » Il ne cesse de l'affirmer quand tu n'as plus la foi, mais tu pourrais jurer que ses cheveux sont devenus plus gris avec le temps. Ses yeux remplis de terreur quand il a vu les marques pour la première fois te reviennent à l'esprit. Les cris de la sage-femme aussi. Poupée cassée, poupée désolée, tu ne sais plus comment tout dissimuler. Le corps brisé en mille morceaux. « But I'm not. » Les cauchemars n'ont pas diminué avec le temps. « Dad, I don't know who the father is. What if they ask me ? » Tu aurais pu tout arrêter. Briser le cercle vicieux qui commence déjà à t'étouffer. Mais un sale espoir s'est ancré à toi, quelque chose qui ne veut pas te foutre la paix. « I'm scared. I don't need their dad, but... they'll need him, one way or another. And I miss Charlie. He's my best friend. My brother. My everything, I guess. I locked him up for eight years and I left him in this crazy house... I need him. » Il te manque plus que n'importe quoi au monde. Huit ans sans lui, huit ans sans savoir qu'il était vivant, et il a fallu s'enfuir, disparaître.

Le père est là, il reste. Jour après jour il te force à te nourrir, il t'apprends le piano depuis bien longtemps oublié, il te proposes des livres merveilleux. Vous passez des nuits devant la télévision, les mains accrochées à des tasses de chocolat chaud, à regarder des films. Tu te remplumes un peu, pas assez, ce ne sera jamais assez, mais tu ne peux faire mieux. Les mois passent et le ventre s'arrondit, il pèse, il te dégoûte, tu bloques plusieurs fois par jour devant le miroir, les mains sur la peau distendue. Quelle horreur. Que vont-elles être, ces deux petites choses ? Des monstres, le parfait mélange ? La première contraction conduit à une crise d'angoisse, ton corps si peu habitué à la douleur qu'il se défend, qu'il te menace, ils t'endorment pour t'opérer, t'es infoutue de les libérer. Tu t'éveilles sous le regard brillant de ton père, sourire annonciateur de bonne nouvelle. « Thanks God, they're okay. » C'est un sanglot à peine entendu, un remerciement pour un dieu auquel tu ne crois pas, quand les choses geignent dans tes bras, tu parsèmes leurs petites têtes de larmes incontrôlables. Sybil et Oswald. 

Mais tu hurles au beau milieu de la nuit, les mains ancrées dans tes bras jusqu'à en déchirer la peau pour sentir autre chose que cette brûlure, que ton cœur qui se meurt. Poupée cassée, tes cicatrices t'effraient, tes peurs t'enferment. Six mois. Un matin sans sommeil c'est avec tes valises que tu descends dans la cuisine. Tu fuis tes problèmes comme toujours. Une nouvelle fois, tu refuses de leurs faire face, t'as peur de tomber. L'au-revoir est rapide, scintillé de larmes, des baisers sur le front des deux petites choses. Tu reviendras, mais tu dois guérir. Au moins un peu, au moins pour eux.
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MessageSujet: Re: monstruosité ambulante.   monstruosité ambulante. EmptySam 28 Mai - 3:40

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